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Eloge funèbre par JJ Chevallier président de l'UNA-ALAT groupement Ouest  le 30 mai 2013

Mon colonel, mon cher camarade, Marcel.

Il y a 40 ans j’étais loin de penser qu’un jour je serais devant toi une dernière fois pour te dire combien, nous, tes subordonnés étions heureux et fiers de servir sous tes ordres. Nous t’admirions pour ton sens bienveillant du commandement, ton passé militaire glorieux et ton endurance physique. Toi l’ancien de 45 ans, tu étais toujours devant et loin devant lorsque nous courrions dans la vallée du Rhin et en Forêt Noire dans les environs de Baden Baden.
Tu étais un chef rayonnant sur ses subordonnés. Je me permets ici de citer le général Navereau qui avait dit au colonel Gervais, lui aussi disparu la semaine dernière, que ses hommes lui obéissaient par amitié. Nous aussi, nous t’obéissions d’amitié et aussi par respect. Les anciens de Baden d’un même chœur t’avaient élu président de leur rassemblement.

Ce soir nous sommes orphelins d’un chef, comme d’un père.

Ta carrière commence à 17 ans en 1945 comme engagé volontaire.

En janvier 1947 jeune sous-officier, tu pars en Indochine avec les Tirailleurs marocains, pour un premier séjour jusqu’en août 1949. Puis tu effectues un second tour de janvier 1951 à septembre 1953, c’est là que tu seras blessé et recevras ta seconde citation à l’ordre de l’armée ainsi que la médaille militaire à 23 ans, comme sergent chef, pour ton comportement exemplaire. Déjà tu te distinguais par tes grandes qualités militaires, ton sang froid et ton courage et tu franchissais rapidement les échelons de la hiérarchie.

Après l’Indochine, tu rejoins l’Allemagne puis en mai 1955 l’Algérie, toujours chez les Tirailleurs marocains que tu quitteras en février 1956 pour Dax. Et là, tu deviens pilote d’hélicoptère dans l’ALAT.

Tu es affecté un an en Tunisie puis en février 1959, tu débarques en Algérie au GH2 jusqu’en décembre 1960. Tu rejoins alors le Peloton Mixte Avions Hélicoptères de la 19 Division d’Infanterie de janvier 1961 jusqu’en décembre 1962.
Là encore tu te distingues au combat. Ton mécanicien, ton ami Charles Boivin, m’a raconté une EVASAN au profit d’un colonel que vous avez sauvé, il avait reçu trois balles, dont une dans la tête, votre Alouette II, elle, avait été décorée de 19 impacts.

De retour en France en, 1961, tu es affecté au Peloton ALAT de l’École d’Application d’Infanterie à St Maixent, puis à Montpellier de 1964 à 1967. Cette année là tu rejoins le 6 GALAT à Essey lès Nancy, puis en 1973 tu prends le commandement de l’Escadrille ALAT du CC FFA à Baden Oos. En 1976 tu es affecté à Rennes comme commandant en second du Colonel Malnoix au 3ème GALAT. C’est en mai 1980 que tu pars en détachement du 3ème GHL au Tchad dans le cadre de l’opération Tacaud et là encore tu te distingues.

A l’été 1980, tu rejoins le 5ème GHL à Bordeaux que tu quittes en 1982 pour le 5ème RHC de Pau comme commandant en second avec les colonels Pintor et Batllo.

Tu quitteras la carrière en 1984 comme colonel honoraire, mais tu resteras fidèle à l’ALAT à travers nos associations de vétérans celle de Dax puis celle de l’Ouest.


Brillante carrière qui t’aura vu franchir tous les grades où tu auras donné le meilleur de toi-même et rayonné comme un meneur d’hommes apprécié de tous.

Tu auras été cité neuf fois : deux fois à l’ordre de l’armée, cinq fois à l’ordre de la division, une fois à l’ordre de la brigade et une fois à l’ordre du régiment. Je ne peux qu’énumérer tes neuf citations, quand… , comment… et où… les as-tu reçues ?
J’ai contacté plusieurs des camarades qui te connaissaient bien et la réponse fut toujours la même, « modeste et très discret tu ne racontais pas tes campagnes ».

Commandeur de la Légion d’Honneur, Médaillé Militaire à 23 ans, Officier dans l’Ordre National du Mérite, Croix de Guerre des Territoires d’Opérations Extérieures avec deux Palmes et trois Étoiles, Croix de la Valeur Militaire avec 4 Étoiles, Médaille de l’Aéronautique, Croix du Combattant volontaire avec agrafe Indochine, Médaille d’Argent du Service de santé des Armées pour tes très nombreuses « EVASAN », Médaille Coloniale d’« Extrême-Orient », Médaille de bronze de la jeunesse et des sports et je ne cite pas toutes les commémoratives.

Au nom de tous ceux qui, comme moi, ont eu l’honneur de servir sous tes ordres et en celui de tous nos frères d’Arme de l’ALAT, je salue l’homme et l’officier.

Ton souvenir restera dans nos cœurs.

A ton épouse Marie Jo, à tes filles et ton fils à tous tes petits enfants nous disons soyez très fiers de lui car c’était un homme bien et un très grand soldat.

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