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Félix Brunet est né le 1er Janvier 1913 dans une petite ville du Nord. Sa carrière militaire commence en 1932 lorsqu’il s’engage comme mécanicien dans l’Armée de l’Air. Plus tard il est admis à l’Ecole de l’air de Versailles dont il sort sous lieutenant pilote observateur.

En 1939, il est à Pontarlier à la 4ème escadrille du II/35, groupe de bombardement sur Amiot 143. Il y effectuera des missions de bombardement et de lâcher de tracs. De février à mai 1940, il est affecté à Orléans au centre d'essais du matériel aérien. Après l’armistice il part en Afrique où il servira successivement en Algérie, à Oran, comme instructeur de chasse puis au Sénégal, à Dakar, au 6ème groupe de chasse.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord, il est affecté au groupe de chasse II/5 « La Fayette » avec lequel il participe aux opérations de Tunisie, en 1943. C'est là qu'il obtient sa première citation à l'ordre de la division aérienne. En juin 1943, il est chef de patrouille au groupe de chasse I/3 « Corse ». C’est le 29 septembre qu’il remporte sa première victoire aérienne en abattant un Arado Ar 196 lors d'une patrouille entre la Corse et l'île d'Elbe. Le lendemain, lors d'une mission similaire, il abat, en collaboration avec ses équipiers, un Messerschmitt Me 323.

Nommé capitaine en juin 1944, il participe à de très nombreuses missions pour libérer la France. Il se distingue par son courage et ses grandes qualités qui lui valent plusieurs citations. En novembre 1944, il est blessé au cours d’une mission d’escorte.
En 1945, il est volontaire pour l’Indochine où il participe à des missions de pacification en Cochinchine. C’est lors de cette période qu’il est gravement blessé à la suite d’une panne. Refusant son évacuation il reprend rapidement le combat, présent partout où il faut agir, il effectuera alors toutes sortes de missions, il sera, une troisième fois, grièvement blessé au cours de l’une d’elles.
Il prend le commandement du groupe de chasse I/IV Dauphiné en octobre 1947. Puis de 1949 à 1951, à Saïgon, il commande le groupement aérien tactique sud. Nommé lieutenant colonel en 1951 il prend le commandement de la base aérienne d’Haïphong Cat-Bi. Ce poste de commandement ne l’empêche pas de continuer le combat en participant lui-même aux missions, là encore il fait l’objet de très nombreuses citations.

C'est en Indochine qu’il perçoit les usages possibles des hélicoptères qui, à cette époque, ne servaient que pour les EVASAN.
Après la chute du camp retranché de Diên Bien Phu, et la fin des opérations d’Extrême-Orient, il est affecté en Tunisie pour commander la base aérienne 156, Sidi-Ahmed, de Bizerte, où il vole sur les premiers appareils à réaction. En 1956, il effectue sa transformation sur hélicoptères et se voit affecté comme commandant de l’escadre d’hélicoptères n°2 à Oran La Sénia comme colonel. Il donne pour devise à son escadre « Combattre et sauver ». Son unité est alors composée d'une escadrille d'hélicoptères légers équipée de Bell 47G, d'une escadrille d'hélicoptères moyens équipée de Sikorsky H-19 et d'un escadron d'hélicoptères lourds à deux escadrilles équipées de Sikorsky H-34. Fin 1956, il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur pour services exceptionnels de guerre en Extrême-Orient.

 

En Extrême-Orient il avait constaté que la capacité des hélicoptères était mal utilisée en ne servant qu'aux évacuations sanitaires. Début 1956, du 21 au 24 février dans les djebels Ifri et Erzen à l'ouest de Bougie l'unité de H-19 avait été engagée au combat dans une opération combinée "Air-Terre" aux côtés des troupes du 3ème R.P.C. du Lcl Bigeard. Le commandant Yves Sagot et le lieutenant colonel Bigeard, développaient alors un nouveau concept d'utilisation opérationnelle des hélicoptères en se basant sur l'utilisation qu'en ont fait les américains en Corée. Ils les utilisaient afin de transporter des troupes dans les zones difficiles d'accès. Le rôle des hélicoptères devenant de plus en plus efficace, les fellaghas en font donc une cible prioritaire et donc le danger est très important lors des phases de dépose de commandos ou d'évacuation des blessés. Les zones d'atterrissage sont généralement défendues par les avions de chasse T-6, Mistral ou P-47 ou des bombardiers B-26, cependant les résultats manquent de précision.

Le colonel Brunet décide,  pour contrer ce risque, de confier la défense de la « dropping zone » à un hélicoptère H-34 armé. Aidé de son fidèle officier mécanicien le capitaine Émile Martin, il soumet aux autorités militaires le projet d'équiper les hublots de l'hélicoptère de mitrailleuses en sabord et d'un canon de 20mm à la porte cargo. Le projet sera approuvé après moult difficultés dues à des "humeurs" de haut commandement. Il baptise alors l'appareil du nom de « Mammouth ». Cet hélicoptère armé arrivera sur zone quelques minutes avant l'intervention des commandos et la sécurisera. Le colonel Brunet participe à de nombreuses missions en tant que chef de formation jusqu'à la fin 1958, date à laquelle il part suivre des cours à l'Institut des hautes études de défense nationale à Paris.

En août 1959, il est volontaire et insiste pour revenir en Algérie, où il prend le poste de commandant de l'Air de Colomb-Béchar. Il s'y distingue à nouveau au-dessus du Sahara passant outre les recommandations des médecins. Le 5 décembre 1959, victime d'un infarctus, il décède à Colomb-Béchar à l'âge de 46 ans, après avoir totalisé plus de 10 000 heures de vol dont 4 238 en 2 292 missions de guerre et abattu 2 appareils.

Au cours de sa brillante mais courte carrière, il a reçu 4 blessures, 26 citations. Il est ainsi le troisième pilote militaire français le plus décoré après René Fonck et Charles Nungesser.

 

Le 12 avril 1960, une stèle a été inaugurée sur le site de la base d'Oran-La Sénia ; la base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge porte son nom.

Remerciements à L'AHA, association des anciens des hélicoptères de l'Armée de l'Air

ayant autorisé la reprise partielle de texte et illustrations de son site.

http://www.aha-helico-air.asso.fr/

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