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Extrait de l'éloge funèbre prononcé par le Général de Monchy, Président de l'UNAALAT, le 24 mars 2009

 

Engagé en 1944, il quitte le service actif après 35 années de service comme colonel, commandeur de la Légion d’honneur pour services de guerre exceptionnels en 1980, puis Grand officier de la Légion d’Honneur en 2003.

 

Né à Sidi Bel Abbès, le 28 décembre 1925, il s’engage dès dix huit ans, pour rejoindre le 5° Régiment de Tirailleurs Sénégalais au Maroc, avant de débarquer en France fin 1944 et déjà une première blessure en sautant sur une mine le 8 mai 1945 au col de Tende en Italie. Puis après 4 mois d’immobilisation c’est le premier grand départ vers l’aventure avec le 22 RIC vers l’Indochine. Ce premier séjour est dur pour un garçon de vingt ans, confronté à un climat harassant, à la dysenterie, au sentiment de solitude dans la région de Cao-Lanh. Il y devient Sergent-chef et Chef de section, il est cité à l’ordre de la division dans des accrochages où il échappe à la mort à de multiples reprises.
 

Retour en France le 22 juillet 1948, à bord du Pasteur, où se forge sa détermination de servir chez les parachutistes, aussi à l’issue de ses congés, il rengage au titre de la 1ère Demi-brigade de Commandos Parachutistes à Vannes. Reconnu pour ses compétences et son sens pédagogique, il est nommé instructeur au camp de Meucon, puis breveté parachutiste en 1950, il rejoint St Brieuc où il retrouve tous les instructeurs qui comme lui vont s’embarquer à nouveau pour l’Indochine le 28 novembre 1950.
 

A peine arrivé il plonge dans les combats acharnés, des sauts opérationnels de Thaï-Binh, jusqu’au 14 juillet où il défile devant le général de Lattre.
Puis il repart en opération de pacification en pays Thaï, mais très vite la situation générale s’aggrave et il est engagé dans une série d’opérations dans la région de Hoa-Binh destinées à contrer le harcèlement Viet qui se fait de plus en plus pressant ,malgré les énormes pertes qu’ils subissent .Il souffre du manque de moyens du coté français, malgré l’énergie et le courage de ses hommes qu’il sait galvaniser avec succès. Il est à nouveau blessé le 23 février 1952 ,mais dès le 14 mars, il rejoint Phat-Diem en zone incontrôlée avec de jeunes soldats dont l’adhésion au combat est totale, même s’ils ont le sentiment que la cause, pour laquelle ils se battent, est perdue. Les combats sont violents, les victimes nombreuses. Cette mission en pays thaï, en contact permanent avec l’ennemi sera des plus éprouvante, tentant de le contenir sans cesse avec la peur au ventre d’être fait prisonnier.

 

Enfin c’est le retour définitif d’Indochine en janvier 1953. Mais très vite, il rejoint Vannes et les sauts d’entrainement. Il décide alors de se porter volontaire pour rejoindre l’Aviation Légère d’Observation afin de retourner en Indochine. Il réussit la sélection et dès février 1954 c’est le stage pilote à Carcassonne sur Stampe, puis il est retenu pour le stage pilote hélicoptère à Issy-les-Moulineaux. L’un des objectifs de l’Armée de Terre des années 50 est d’acquérir un parc hélicoptères pour évacuer les blessés. Mais c’est la chute de Diên Bien Phu le 7mai 1954, à la fin de son stage en aout, sa nouvelle mission ne sera plus l’Indochine.
Aussi on l’envoie en stage montagne aux Deux-Alpes. Affecté au GH1, il continue son perfectionnement en effectuant de nombreuses missions en particulier dans l’est de la France. Mais c’est maintenant au Maroc que la situation flambe et il part avec un détachement de six Bell 47 à Fès. La majeure partie des missions seront des missions d’évacuation, dont les dangers seront tout autant liés au difficile relief du Riff, à plus de deux mille mètres d’altitude à la limite de puissance des moteurs de l’époque, qu’aux actions de la rébellion qui s’enhardit chaque jour davantage. De nombreux blessés lui seront reconnaissants de les avoir ainsi tirés d’une mort certaine.
Il est alors désigné pour suivre le stage de moniteur pilote hélicoptères à Satory début 1956. Quel plaisir pour lui que de suivre ce stage tout en soufflant un peu à Paris ! A l’issue de son stage il est affecté à Saumur, où il ne se contente pas de maitriser l’hélicoptère, mais il vérifie que les principes de l’équitation sont assez voisins ! Les mutations se succèdent avec DAX, puis Le Cannet des Maures pour la transformation sur H-21 plus connu sous le nom de « Banane Volante » et le 26 aout 1957 il entame déjà son premier vol opérationnel à Batna au GH2.
Les deux années qui suivent vont être marquées par de nombreuses opérations qui lui vaudront d’être décoré de la Légion d’Honneur le 14 juillet 1959 et promu officier à titre exceptionnel le 31 décembre 1959. Une récompense et une promotion qui marquent, à 35 ans, la fin d’une déjà longue étape. Car on l’ affecte maintenant au Sénégal pour au moins deux ans. Cette fois ci c’est la connaissance du désert et de ses nomades, sur les traces de l’Aéropostale.

 

A son retour en métropole c’est l’EAALAT qui l’attend comme chef de cours transformation H21, mais déjà on songe à lui pour repartir à Dakar.
 

Les mutations se succèdent rapidement, car promu capitaine le 1 juillet 1966 il prend le commandement de la réserve ministérielle H-21 à Rennes, puis la première escadrille Puma à Mulhouse au Galdiv7. Promu commandant il devient commandant de l'escadron Puma du GALCA1 à Phalsbourg.
 

Mais déjà, il repart pour le Tchad au titre de l’assistance militaire technique où il commande un détachement de cinq appareils dont un canon. La vie s’écoule facile jusqu’à ce que les rebelles tchadiens n’attaquent Abéché début 1977. Face à eux l’ANT est une armée sans ressort et les relations sont difficiles, car la lenteur de décision empêche toute riposte efficace. La situation s’aggrave dans le Nord d’autant que l’ennemi s’est maintenant doté de SAM7. Outre les nombreuses missions de guerre qui vont se succéder, où il sera d’ailleurs blessé, son détachement exécutera le sauvetage extraordinaire d’un équipage de DC4 abattu par deux missiles ce qui lui vaudra la cravate de commandeur de la légion d’Honneur à titre exceptionnel en 1978. Il quitte le service en 1980 après avoir été commandant en second du 6°RHC à Compiègne, mais il ne quitte pas la famille ALAT pour autant. Bien qu’ayant repris des activités comme conseiller militaire chez LOHR jusqu’en 1991, il rejoint le bureau de l’UNA-ALAT.

Décédé le 21 décembre 2008, il avait 4 filles.

Après ce destin d’exception, le Colonel Diègue Santa était :

 

-Grand Officier de la Légion d’Honneur
-Médaille Militaire
-Croix de Guerre des TOE
-Croix de la Valeur Militaire
-Médaille de l’Aéronautique
-Médaille d’Honneur du Service de Santé
-Croix du Combattant Volontaire en Indochine

Et de nombreuses décorations étrangères

 

Il totalise :

-15 titres de guerre

-11 citations

-3 blessures de guerre

-1 blessure en service aérien commandé

-7 780 heures de vol dont 895 de guerre en 937 missions et 104 heures d’EVS avec 345 blessés récupérés

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